2.EuRoP 2016 > Les Alpilles

PETIT TOUR D’HORIZON…
Une heure de route depuis Marseille et nous voilà arrivés au centre du triangle d’or des Alpilles : Les Baux-de-Provence !
Avec son château du moyen-age taillé directement dans la roche calcaire du massif, c’est un lieu riche en histoire, culminant la région de la Crau et où la vue y est spectaculaire! Un secteur de grimpe furtif existe en ces lieux majestueux sous le nom de Dysneyland. Nous y faisons une brève halte histoire de purger un peu les voies fraichement équipées ainsi que nos bras.
 
Après une visite plutôt inédite des lieux (pétanque et urban climbing nocturne au chateau), nous focalisons notre attention sur les falaises qui ornent ce monument géologique et nous jetons notre dévolu sur la précieuse barre rocheuse de la Lèque située à quelques kilomètres de là, site plus connus sous le nom de la ville avoisinante :
 
FONTVIEILLE
DISCRÈTE MAIS COMPLÈTE…
En effet cette timide falaise de la Lèque offre une grande diversité de type de grimpe. Cachée par le vallonnement hasardeux de la chaine des Alpilles, la surprise est stupéfiante lorsque l’on arrive aux pieds des voies. Ce ne sont pas moins de 100 voies équipées qui permettent à l’escaladeur amateur ou aguerri de parcourir verticalement les galbes fantastiques de la roche, éparpillés sur les différents secteurs. Nids d’abeilles, dévers de molasse, dalle de calcaire compact, fissures, écailles, blocs coincés… tout ici a été étudié pour rendre l’escalade la plus ludique qui soit et dans tous les niveaux de difficulté. De quoi émoustiller notre appétit de grimpeurs gloutons.
A L’ASSAUT !
Un petit déjeuner bien envoyé sur notre camp de base avancé et nous arpentons le chemin d’approche terriblement long : 5 minutes ! C’est en longeant le pied de la falaise que l’on découvre peu à peu les secteurs et que le nombre de projets de voie devient exponentiel au fil des mètres parcourus… Il nous faudrait plus d’une semaine pour tenter toutes les lignes sur lesquelles nous venons de baver. Nous nous arrêtons donc au superbe secteur du « bloc penché » pour démarrer ce marathon d’ascensions.
 
Anthony dans « Mi-figue, mi raisin » / 7a+
Cédric dans l’incroyable « Tableau Noir » / 5c
PAUSE MATÉ !
Avec la présence argentine dans la team, nous intégrons à notre quotidien l’absorption en continu de ce breuvage appelé « Maté ». Boisson traditionnelle sud-américaine, préparée en infusant des feuilles d’herbe à maté avec de l’eau chaude. Le maté est un stimulant riche en caféine, il améliore la réactivité et les capacités de concentration et parait-il que sa consommation à long terme apporte plusieurs effets bénéfiques sur la santé. On le boit à l’aide d’une « bombilla » (paille métallique) qui filtre l’eau chaude à travers une tasse rempli de cette fameuse herbe à maté. Le goût est unanime ! Celui qui tente pour la première fois dira toujours la même chose : « Mais c’est dégueulasse ! »
 
Ce n’est qu’après l’ingestion de nombreux matés que l’on découvre son goût subtilement amer, neutre, proche de celui du foin. L’aspect ritualisant du partage du maté nous font passer rapidement du stade d’ignorant à celui de l’addict et c’est dès lors qu’il faut impérativement la gorgée de maté à peine redescendu de son envolée.
 
 
 
 
 
La grimpe au vallon de la Lèque laissera des séquelles émotives aux valeureux venus l’explorer. 2 jours de bataille dans ce spot mythique aux grimpes autant essoufflantes que délicieuses, ont été suffisants pour nous donner envie de revenir. Mais la liste du programme est longue et nous ne nous attardons pas plus car notre prochaine cible se situe un tantinet plus au nord :
 
VENASQUE
PAS DE BRAS, PAS DE CHOCOLAT !
Lorsque l’on arrive à Venasque depuis le sud, la première question qui nous vient est : « Où sont les falaises ? » Tant le site est boisé, on a du mal à discerner le rocher. Puis on s’aperçoit vite qu’il est présent partout et affiche des reliefs inédits tel ses empilement architectural d’assiettes plates aux dévers déconcertants ! Selon les secteurs les structures rocheuses donnent presque l’impression qu’elles ont été édifiées par des bâtisseurs. Le type de roche est identique à celui de Fontvieille : de la molasse. Plutôt compacte cette roche offre aux grimpeurs un entrainement idéal pour le maintien des plats et des bossettes, ce qui occasionnera le fumage hâtif des avants-bras de quiconque osant défier la forte gravité qui règne sous les surplombs de Venasque. Dans ce style se distingue le secteur du « Pied de l’Ascle » ou plus communément appelé « bord de route » car comme son nom l’indique, il se situe juste à coté du parking et de la route d’accès, ce qui en fait le spot de grimpe avec le moins de marche d’approche au monde ! que je connaisse…
 
Nous parcourons des voies absolument démentes tels que « Petite Marie » (6c+) ou « Misanthropie thérapeutique » (7b). Le dévers y est progressif avec plus ou moins constamment des bacs en forme d’assiette, c’est ludique, c’est fluide, c’est beau, bref, c’est du 200% KTL ! Mais jusqu’à quand? Le manque d’entrainement à ce type d’escalade nous épuise rapidement mais l’enthousiasme ambiant nous motive à persévérer le combat car nous prévoyons la visite du secteur Saint-Pierre pour le lendemain. Voilà de quoi bien terminer l’échauffement pour les participants de ce KTL Rock trip spécial EuRoP 2016. Un ou deux jours de repos ne seront pas démérités afin d’essorer nos muscles de l’acide lactique accumulé ici à Venasque et pour enfin repartir et nous diriger vers le fabuleux….
 
CAP CANAILLE

1.EuRoP 2016 > Départ : ALPILLES OU CALANQUES ?

DÉBUT DES HOSTILITÉS
Passage par l’aéroport de Marseille pour récupérer une charmante correspondante Argentine. Première fois en Europe pour Ivana qui va être le témoin extérieur officiel de ce Rock Trip. Venue spécialement pour l’occasion, elle va suivre l’aventure durant 3 mois, faute de pouvoir obtenir un visa plus long.
 
FAUX DÉPART !
A peine sortis de l’aéroport nous nous dirigeons vers les falaises et ce n’est pas 15 minutes qui se sont écoulées que nous passons à coté d’un départ de feu sur le bord de la route des calanques de Niolon! Des voitures sont arrêtées et des gens contemplent le spectacle, impuissants devant les flammes qui jaillissent de l’amas de ronces desséchés, attisées par le mistral, gagnant du terrain! Nous nous arrêtons et je décide de prendre les devants dans l’attente des renforts officiels. En effet SPYDY (mon camion aménagé) détient plus de 60L de réserves d’eau. C’est donc avec le pommeau de la douche que nous jouons aux apprentis pompiers… 10 minutes après c’est un succès ! Le feu est totalement maitrisé et c’est en repartant que nous croisons la Jeep des pompiers… Mince! Nous aurions pu demander une faveur en échange de notre acte… comme un permis de pouvoir stationner la nuit dans le parc des Calanques (Chose prohibée depuis sa classification Natura 2000). Bref, nous continuons le chemin… après une détente dans cette ravissante calanque de Niolon. En route pour les… CALANQUES !!
ALPILLES OU CALANQUES ?
Étant donné notre passage à l’aéroport de Marseille nous en profitons pour modifier le parcours avant même qu’il n’ait commencé. Etant à proximité de mer, nous engageons donc le convoi en direction de Marseille pour aller tâter le mythique calcaire blanc et s’extasier devant les paysages délirants des Calanques. Quoi de mieux pour en mettre plein la vue à notre nouvelle venue d’Argentine? Nous faisons face à la pesante chaleur installée et décidons de commencer par une grande voie classique choisie stratégiquement pour rester à l’ombre toute la journée : la fameuse traversée « Bora Bora » couplé à la « Marie Jacqueline » dans la calanque de Morgiou. Choix plutôt judicieux pour révéler l’ambiance paradisiaque qu’il règne malgré une sueur prononcée sur les fronts à l’approche et notamment lors de la traversée du cap Morgiou en plein cagnard.
PÊCHE A LA CORDE !
Avisés du risque de chute de cordes dans l’eau au moment de tirer le rappel, nous nous armons de cette bonne vielle technique du fil de pêche que l’on attache au bout de la corde pour en gérer une descente sereine. Mais plutôt que d’emmener seulement la bobine de fil nous préférons directement la ramener avec la canne à pêche complète histoire de tenter notre chance aux relais dans le but de nous sortir quelques dorades !
5 HEURES APRÈS,
malgré que la pêche n’ait pas été fructueuse, l’escalade elle, a été excellente. Ca traverse tout du long, avec de légères ascensions et autres passages en descente qui vous laisseront des souvenirs ! Surtout si en prime votre leader a jugé inutile de clipper le point vous exposant à une potentielle chute sur du beau calcaire saillant! Mais bon, on serre le rocher devenu un peu gras avec le temps et le passage rabâché depuis son ouverture en 1974, et on évite de se laisser tomber. Nous sortons indemnes de corps mais émotionnellement nous sommes ivres. Ivres de l’ambiance gazeuse et liquide qu’imposent cette voie et des bières du bar du port de Morgiou rencontré sur le chemin du retour.
ET LE MISTRAL ÇA VOUS ARÊTE ?
On ne peut pas venir grimper dans les calanques de Marseille sans faire un crochet par la Grande Candelle. Ce n’est pas le point culminant des calanques mais l’éminence de ce sommet nous amène à la plus belle vue qu’on puisse avoir de ce royaume. Nous décidons de nous y rendre par une voie très classique « L’arête de Marseille« . On y accède depuis la faculté de Luminy, mais ce jour-là, il y a un mistral à déraciner le maquis. Or, est-ce judicieux de s’attaquer à l’ascension d’une arête alors que les rafales surpassent les 80km/h ? Et bien cette question, nous l’avons eu dans la voie même. Et ce n’était plus question de faire machine arrière après avoir sauté d’un pilier à l’autre. En effet la première longueur conduit au sommet d’une aiguille et induit le grimpeur à basculer sur le massif de la grande Candelle par un saut d’environ 1m. Selon le topo, la cotation de la voie ne dépasse pas le 6 mais la combinaison d’une ambiance aérienne et de bourrasques récalcitrantes nous obligent à serrer les prises tel qu’on le ferait dans le 7. Après donc ces émotions ventées nous prenons tout de même le temps d’apprécier le sommet qui s’avère protégé du vent si l’on se tient couché.
 
ET L’ÉTÉ IL EST OÙ?
Le vent ne cesse pas et achemine de plus en plus de nuages qui viennent s’essorer sur les calanques. L’été n’est toujours pas concrètement installé et c’est devant un tel spectacle que nous prenons l’initiative de lever le camp et rejoindre un endroit où la météo est plus clémente! Nous faisons donc rugir nos moteurs et nous prenons la direction de notre destination première :
le Massif des Alpilles

0.Project > EuRoP Summer 2016

EXPATRIATION, INSPIRATION…

C’est dans l’avion, au retour d’Amérique du sud, après un séjour consacré à l’exploration des sites de grimpe de Patagonie, que que me vient l’inspiration… une idée ! Réaliser un voyage d’escalade itinérant en Europe durant tout l’été 2016…

 » Louvoyer entre monts et vallées à la recherche des plus beaux paysages, des plus beaux sommets, partageant passions et inspirations, à bord de nos camions aménagés, libre comme l’air et exempts de soucis… « 

L’idée me séduit et me conduit à déterminer un itinéraire… Un itinéraire optimal qui combinera un trajet logique par rapport aux conditions climatiques de la saison. Il ne doit pas faire trop chaud… il ne doit pas faire trop froid… le but étant de voyager durant une période de 3 mois révélant les plus spectaculaires spots de grimpe d’Europe. Pour cela… petit check sur sur la bible du référencement des sites d’escalade : Climbing Away

3 MOIS C’EST COURT !

Si l’on veut profiter pleinement sans avoir à être oppressé par la montre. Il faut faire une sélection parmi les seulement 4000 sites d’escalades référencés en Europe. Le choix se restreint par situation géographique… L’idée étant de partir depuis mon camp de base du sud de la France : Les Alpilles.

Le début du trip est prévu pour la mi-juin… ce sera donc l’été, il faut fuir la chaleur ! L’objectif est donc de trouver la fraicheur en altitude! Et çà ! On en trouve parait-il à Chamonix !!!

Le parcours s’esquisse en sélectionnant les spots de grimpe les plus incroyables de France entre la mer Méditerranée et Chamonix. Voilà qui promet divertissant ce début de Rock Trip

CET ÉTÉ ON ATTEND DU MONDE !

Des argentins, des chiliens, des français, des québecois ! Tous les amis se sont passés le mot pour venir kifer l’été et découvrir l’Europe en grimpant. Originaire du coin des Alpilles, je prévois donc aux participants de les échauffer en démarrant l’aventure par les secteurs environnant du massif qui me tiennent à coeur. Ils ne sont pas tellement connus mais ce sont des sites de couenne totalement déments ! Sur la liste au programme il y a Fontvielle, Mouriès, les Baux-de-Provence, Venasque.

Itinéraire_KTL_Rock_trip_summer_2016

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PROGRAMME (initial) :

> Massif des Alpilles

> Les Calanques

> Cap Canaille

> Gorges du verdon

> Annot

> Aiglun

> Ceüse

> Les Gillardes

> Tenailles de Montbrison

> Aiguille de la Dibona

> Chamonix

…. Improvisation pour la suite