Flash Back Tour avant l’Espagne

Nous sommes maintenant au nombre de 6 dans notre « collocation itinérante » : Ivana, Cédric, Francisco, Katya, Juan et Pyd. L’idée de se rendre en Espagne s’esquisse autour d’un trajet « Flash Back », ce qui consiste à repasser sur les plus spectaculaires sites d’escalade en chemin afin de les faire découvrir aux nouveaux arrivés de l’équipe.
 
Après avoir roulé quelques heures, la nuit tombe, et nous nous arrêtons juste après avoir franchi la frontière… nous revoilà en France ! Il est minuit, on n’a pas très faim suite à l’apéro mais on s’envoie quand-même des méga burgers, à s’en faire péter la panse.
Une bonne nuit et c’est reparti… Le convoi file droit vers le Verdon mais à la vue du beau lac de Serre-Ponçon, l’équipe fait une halte pour atténuer la chaleur caniculaire. Certains en profitent pour y inclure une bonne session Hobie Cat 16 (petit catamaran de sport) pendant que d’autres font la sieste.
 
Nous comptions faire une halte à Annot, mais cela ne collerait pas avec le timing. Le but premier étant d’aller danser un au festival « Endemik ». Le convoi accoste ainsi sur l’un des belvédères surplombant le Verdon avec en perspective pour le lendemain de faire une bonne grasse matinée et grimper un peu à l’ombre avant d’aller au concert.
 
Nous retrouvons dans l’après-midi les amis slackeurs au secteur « Sordidon ». On y trouve des jolies voies à l’ombre qui ne sont pas très longues (3-4 longueurs). Ce qui sera parfait pour (re)gouter à l’ambiance verdonesque.
 
Nous nous faisons beaux à présent sur le parking du Sordidon lorsque nous sommes rejoints par hasard Etienne et Mimi. Une bonne occasion pour amorcer l’apéro… qui nous échauffe les zygomatiques et les fantaisies… à peine une demi heure s’est écoulée et nous voilà maintenant en pleine séance de boulder… sur camion !
 
Nous voilà bien chauds … direction le festival maintenant !
Gros bordel au « Endemik Festival » avec le groupe « Raspigaous »
Ce fut une soirée mémorable ! Autant pour la bonne musique que pour les pogos folkloriques et inoffensifs… à part pour Cédric qui s’est malheureusement foulé la cheville… à 2 reprises ! Journée repos pour toute l’équipe, au frais près du petit ruisseau du Baou.
 
Le lendemain Cédric, blessé, est laissé au bord du Verdon, ne pouvant pas venir avec nous batailler contre les parois du secteur Hulk.
 
Encore une fois nous revenons harassés de la grotte de Hulk… ses colonnettes nous ont bien rognés les phalanges et c’est comblés que nous décidons de poursuivre notre « Flash Back Trip » pour rejoindre la falaise de Venasque afin que Francisco, Juan et Katya puisse découvrir cet incroyable « salle d’escalade naturelle ». Cédric ne pouvant plus grimper momentanément, ne suivra pas cette fois…
Étant arrivés tard à la falaise , nous sommes surpris par la nuit alors que nous sommes en plein échauffement… mais cela ne va pas nous arrêter! Nous tendons une rallonge, allumons les bandes à LED et…. bien ca suffit pour éclairer une voie ! Complété par une frontale ce sera parfait pour profiter de la fraicheur de la nuit et se frotter à tour de rôle à « Petite Marie » (7a) et « Misanthropie Thérapeutique » (7b+). Accompagnés de musiques, les spectateurs en attente de leur tour patientent en dansant et en s’hydratant au muscat, idéale combinaison pour « enchainer ».
 
Un petit coup dans le gosier, un peu d’obscurité, de la bonne musique … un bon cocktail qui désinhibe et qui nous permet de pousser la performance et de ne plus avoir peur de la chute ! Pas forcément ISO 9000 certes … mais cette soirée expérimentale a été très appréciable et a été l’occasion de célébrer le départ de Katya qui décolle pour la Russie dès demain.
 
On continue le « Flash Back Discovery Tour » en se la bougeant aux Baux de Provence pour prendre le petit déjeuner en haut de la tour secrète 😉 Il y a même le Carlito qui nous rejoint pour l’occasion !
On enchaine avec une excursion dans les Calanques de Marseille pour une après-midi sieste à la plage suivie d’une ascension de « l’aiguille de Sugiton ».
 
Ce qui nous fait une journée bien accomplie ! Nous trouvons repos sur le « beau » parking de la fac de Luminy sur lequel nous imposons une mini-fiesta pour la dernière soirée d’Ivana sur le continent… demain c’est l’heure pour elle de rentrer en argentine, faute d’avoir seulement 3 mois de visa.
 
Nous voilà plus que trois… mais pas pour longtemps ! Direction chez Doune (une amie de la grimpe et high-line) et son copain qui organisent un barbec végétarien. Parfait pour prendre un d’énergie pour dès le lendemain s’envoyer une session couenne au « Baou de l’Aigle« , magnifique lame de calcaire sortie de nul-part qui de par son exposition se prête idéalement pour la grimpe à l’ombre.
On a pas pris de photos ce jour-là donc voici une présentation Google Map qui révèle bien la puissance de ce spot.
 
On est en Septembre et la canicule sévit toujours dans le sud de la France ! Pour aller grimper au Cap Canaille il va falloir pratiquer la méthode du « J’me lève tôt » ! Méthode qui se combine très bien avec le style « Plage l’après midi » ! Nous voici donc pour quelques jours à la Ciotat pour se délecter de ce spot de qualité mondiale avec l’équipe KTL renforcée par Florence qui est redescendue de Chamonix.
Que du bonheur !!! En route pour la sieste quotidienne sur la plage de la calanques de Figuerolle à la Ciotat… où nous faisons connaissance avec des habitants qui nous invite pour une soirée pizza… tout au top ! A part pour Pyd qui s’éclate à son tour la cheville en marchant… sur le « gazon »!
 
Pas évident d’aller déposer son offrande à Dame Nature avec une cheville foulée
 
Nous achevons cet épisode Flash Back avec une session Psychobloc au « Trou du diable », excellent coin caché de la calanque de Figuerolles qui offre un gros dévers assurant au grimpeur, une chute parfaite dans l’eau !
 
NOW LET’S GO TO ESPAÑA
 

Valle dell’Orco : Fissures, Granite, Pizzas… What else?

 
Avant d’entamer la route vers l’Italie nous prenons soin de charger les stocks en fromage français… dont nous liquidons la moitié instantanément sur le parking, à peine sortis du supermarché, pour prendre des forces pour le voyage.
 
3h de route nous séparent entre Chamonix et Ceresole Reale, petit village italien offrant l’accès à la splendide vallée dell’Orco, si l’on passe par le couteux tunnel du Mont Blanc… ou bien 11h si l’on ne veut pas payer… bref, le choix est vite fait pour les 9 participants (seule Florence est restée pour pouvoir grimper plus longtemps à Cham).
 
Cédric étant plus rapide avec son Jumpy arrive bien largement en premier devant l’Iveco et nous découvre un très joli spot herbeux à coté du lac de Ceresole, où nous déployons le campement. Cette commune charmante et paisible est constituée de seulement 160 habitants !
Malheureusement dès le lendemain matin… vers midi :-D, l’agent de police municipal de ce charmant village nous fait savoir qu’il est interdit de camper à cet emplacement, en effet les tentes installées aux abords des camions sont assez visibles, voire complétement flagrantes. Soit ! Nous approuvons et désarmons le camp avant de nous diriger sur un secteur de couenne/fissure appelé « Pietra Filosofale » dont la photo sur le topo nous a alléché. Nous zigzaguons entre les jolies villas inhabitées pour trouver le spot et, surprise… ce n’est pas ce à quoi nous nous attendions. Il s’agit en réalité d’un énorme bloc posée au beau milieu d’une clairière d’une hauteur d’environs 10 mètres avec une seule fissure entourée de voies ultra dalleuses… re-soit ! Ce sera parfait pour l’après-midi déjà bien entamée.
Nous trouvons suite à cette épisodique escalade, un bien meilleur endroit où nous installer : Petite forêt, petite rivière à coté… au top pour démarrer une bonne session grillade, pétanque sportive, musique…. du pur Kife Ta Life, clôturée par un bon camembert au feu de bois, histoire de délecter nos amis argentins spécialistes de l’Asado (barbecue) mais qui ne possèdent pas, dans leur pays, de tels fromages odorants.
 
 
 
 
Il est temps de passer aux choses sérieuses. On se renseigne sur les bons secteurs à fissures et nous nous y rendons les jours suivants.
 
Sergent, Droide, Dado, Tramonto…
voilà des noms de secteurs très recommandables où nous avons égratigné nos mains suaves :
 
Nous voilà maintenant suffisamment rodés au style de grimpe pour nous accorder le droit d’entreprendre… les grandes voies. Mais 2 jours de pluies nous guettent d’après la météo. Nous organisons un bel « Asado » d’adieu pour Denise, Daniela et Veronica qui doivent prendre leur envol vers l’Argentine. Rejoints par Etienne et Olive, vieux amis grimpeurs français que nous avons croisés par hasard dans la vallée ces jours-ci, nous sommes presque prêts à lancer les braises lorsque surgit un dernier invité surprise : l’agent de police municipal ! Cela faisait longtemps que ne nous l’avions pas vu… Cette fois il est en civil, il rentrait apparemment du boulot lorsqu’il a du apercevoir le véhicule de nos amis qui dépassait légèrement du bosquet. Les retrouvailles ne l’enchantent guère et c’est alors qu’il nous demande , moins gentiment cette fois, de bien vouloir délaisser les lieux… il est 20h30 !…. Rhooooooo! Voilà bien 4 jours que nous vivions en parfait harmonie dans ce havre de paix dont nous prenions soin, mais il en est ainsi… Nous plions le « base camp » dans l’obscurité naissante et nous nous dirigeons vers un autre spot conseillé par Etienne et Olive.
 
Le changement de spot ne sera pas regrettable puisque tout aussi joli malgré la présence d’une vieille grue à l’abandon :
De manière générale à valle dell’Orco les falaises ne pas si impressionnantes, c’est un net contraste avec les aiguilles saillantes de Chamonix. Mais après une bonne marche d’approche, ici, l’escalade y est plus kiffante ! Les fissures partent dans tous les sens, divergent de toutes les tailles et forment au final un parcours à chaque fois inattendu mettant à l’épreuve le physique… mais surtout l’esprit !
 
Par le fait que l’on doit protéger nous-même avec des coinceurs lors de la progression, cela instaure un certain climat dans lequel on ne souhaite pas tomber… surtout que des fois on est pas vraiment sûr à 100% de la pose de nos coinceurs étant donné les formes hasardeuses que peuvent prendre les fissures… si toutefois il y a des fissures ! On se retrouve parfois obligé d’avancer sans pouvoir poser la moindre protection selon la morphologie de la roche… mais il faut avouer que cela stimule bien et pousse parfois à surpasser ses limites. Il s’établit néanmoins un certain « équilibre » entre la difficulté de la voie, le degré d’engagement, la capacité mentale et la capacité physique qui feront que l’ascension reste sécurisée. Par exemple, si c’est trop difficile et qu’on le sent pas, on met plein de coinceurs… assurant ainsi l’éventuelle chute ou au pire on pourra progresser en artificiel (on s’aide en tirant sur les coinceurs installés). A l’inverse si c’est facile et qu’on le sent bien, on peut se permettre d’espacer les protections. Tout cela forme une équation mathématico-chimique et rend l’escalade « Trad » sûre, voire même plus sûre que certaines voies équipées dont l’engagement abusé flanque parfois la diarrhée mentale.
 
La voie choisie pour demain se situe au secteur Caporal, c’est un assemblage de « Orecchio del Pachiderma » & « Rattle Snake ». 6 longueurs dans un niveau variant de 6a à 6c. Le soleil est au rendez-vous et nous fait suinter par nos pores tout le gras du barbecue de la veille.
 
Quelle journée ! Un succès que nous fêtons joyeusement à notre campement avec un bon apéro coutumier ! La grimpe nous a tellement plu que nous décidons de remettre le couvert le lendemain en partant cette fois à l’attaque de la voie du « Dièdre Nanchez« , voie un peu moins soutenue mais qui reste dans le 6a+/6b en moyenne.
 
Une grasse matinée, un petit déjeuner avalé, une bataille d’eau déclarée, l’équipe est en forme pour le départ. A part pour notre rugissante Katya qui décide de se reposer aujourd’hui afin de se remettre de ses émotions de la veille.
 
Ahhhh ! ben ça c’est fait ! Nous voilà bien rincés !
 
2 Jours consécutifs d’adrénaline… Notre exploration verticale a abouti et nous abordons maintenant une exploration horizontale autour d’une belle table de restaurant pour savourer de bonnes pizzas bien méritées
Voilà ce qu’on s’est mis !
 
Cela fait près de 10 jours que nous arborons la succulente vallée, il est temps pour nous de prendre le large. Il est évident que nous reviendrons un jour… cela ne fait aucun doute. Mais où aller maintenant ? Telle est la question… D’après nos amis croisés quelques jours auparavant, il serait question d’un gros festival dans le Verdon : « l’Endemik », où est prévu de se produire du bon son reggae/ska… Pourquoi pas? L’idée est de descendre doucement vers l’Espagne… Alors cela fera une bonne occasion pour faire la fête et pour découvrir la merveille qu’est le Verdon à Francisco, Juan et katya qui ne connaissent pas…
En route vers la fiesta in the Verdon !
 
 
 
 

Chamonix – L’envers de l’Envers des Aiguilles

Chamonix – L’envers de l’Envers des AiguillesIl était de prédilection pour des grimpeurs de « Trad » d’intégrer Chamonix dans la liste des destinations pour aller grimper les légendaires montagnes du Massif du Mont-Blanc. Regroupement ancestral de montagnes géantes et de glaciers imposants qui nous est proposé par Dame Nature comme un terrain de jeu infini pour des amoureux de plein air.
Nous rejoignons Cédric qui est descendu du refuge de l’Envers des Aiguilles pour recharger en vivres… et pour ne pas endurer la pluie s’abat actuellement. L’idée établie est de se rendre à ce joli refuge perché qui domine le glacier de « La Mer de Glace », entouré d’immenses aiguilles taillées dans le granite et de tenter d’y grimper les meilleurs itinéraires.
 
Nous réalisons une dernière courses dans le splendide village bondé de Chamonix, Mecque des activités outdoor, et nous entrons dans le petit train du Montenvers qui nous emmène au pied du glacier qui sera le départ de notre marche d’approche. Et ce n’est pas n’importe quelle marche d’approche ! Elle est composée d’abord d’une descente d’échelles plutôt surprenante de presque 150m où le droit à l’erreur n’est pas permis (si on ne s’assure pas) qui nous mène au glacier. De là on le remonte en se frayant un chemin parmi les crevasses et les cours d’eau pour arriver à une deuxième série d’échelles, qui cette fois, monte ! 200m de parcours vertical vertigineux qui nous conduisent à la continuation de l’éprouvant accès à l’Envers des Aiguilles.
Vue du glacier juste avant le 2ème tronçon d’échelles
Voyez le Refuge en vue au loin ….?…. Ben vous êtes loin d’être arrivés !
 
6h, La marche a été dure ! D’autant plus que nous avons chargé tout le matos de bivouac… tout le matos de grimpe… et près de 10 jours de bouffe !! Nous sommes récompensés par l’incroyable vue qu’offre le spot et par une gorgée de ricard judicieusement emportée. Un joli coucher de soleil nous est offert avant de vite rejoindre les tentes pour attaquer tôt le lendemain. Ici les parois étant principalement orientées Est, il faut profiter du soleil avant que l’ombre ne surgisse sur les coups de 15h.
La mer de glace dans toute sa splendeur
 
Le réveil affiche bien inhabituellement 5h du mat… mais bon, c’est pour la bonne cause. L’objectif de demain est de gravir l’aiguille du Roc en commençant par « Voyage au bout de l’envers » et si nous n’en n’avons pas assez avec 320m de grimpe nous pouvons continuer la paroi pour rejoindre la fin de « Children of the moon » qui rajouterait 220m…
 
Un aperçu du topo…18 Longueurs en prévisions
 
Le jour se lève et nous émergeons difficilement, apprécions un bon petit déjeuner sous le soleil chaleureux et c’est à… 9h… que nous prenons le chemin de l’ascension. Ivana souffrant d’ampoules exubérantes reste au camp, tandis que Florence et Pyd préparent la quincaillerie nécessaire au voyage.
Départ de « Voyage au bout de l’Envers »
 
16h nous voilà déjà à l’ombre!
 
La journée est passé si vite! 9 longueurs seulement parcourues aujourd’hui! Il faut dire que le lieu nécessite un certain temps d’acclimatation au rocher et au type d’escalade (plus dalle que fissure) pour se permettre d’évoluer rapidement et aussi une certaine rigueur à l’heure de départ, ce qui ce matin s’était un peu détendue. Retour au refuge après la série de rappels exécutés sans encombres afin de s’hydrater autour d’un apéro.
 
Nous rencontrons une bande d’espagnols avec lesquels nous formons une grande tablée. Les gentilles gardiennes nous ont autorisé à manger à l’intérieur pour se calfeutrer du froid saisissant qu’il règne le soir, malgré le fait que nous sommes en bivouac. Nous savourons donc au refuge les bienfaits de la bière et du vin rouge sur nos corps dans l’atmosphère joyeuse générée par les facéties de la troupe.
Demain, malgré les courbatures accumulées, il faut profiter de grimper avec le soleil car le mauvais temps se profile pour les 2 jours à venir selon les pronostics. Une journée de repos aurait bien été appréciée mais la météo nous impose de pousser un peu nos limites. Cédric nous ayant rejoint aujourd’hui, nous pourrons former demain 2 cordées pour gravir « La Pointe des Nantillons« .
Cédric et Ivana au beau milieu de « Amazonia » (400m / TD+)
Au sommet de la 1ère Pointe des Nantillons
Florence et Pyd dans « Bienvenue au Georges V »
Arrivée simultanée au sommet avec nos amis espagnols
 
Une journée bien accomplie pour tout le monde… avec un petit coinçage de corde lors des rappels mais rien de méchant… il faut juste dans ce cas remonter à la corde, si c’est possible, ou bien regrimper la longueur pour aller décrocher la corde pris dans une faille, une racine, une écaille… ou tout autre obstacle inimaginable sur le chemin de la descente, puis redescendre soit en désescaladant jusqu’au relais actuel, soit en terminant la longueur et en effectuant un rappel depuis le prochain relais et prier que cela ne se reproduise pas…
Les perspectives suivantes sont de s’octroyer du repos car il n’arrêtera pas de pleuvoir pendant 2 jours… très appréciable pour nos muscles… et pour nos papilles… En effet durant ces temps maussades, nous nous divertissons avec jeux de cartes, énigmes, histoires, lectures… le tout rythmé de repas frugaux… Nous avons même pensé à réaliser une tarte au citrons dans ce beau refuge après négociation auprès des gardiennes de pouvoir utiliser le four en leur promettant qu’elles auraient droit de gouter au délice créé en altitude. Le seul hic a été de se rendre compte que nous avions oublié la farine… et là, à la seconde opération de négociation auprès des gardiennes, le plan s’est écroulé… les seulement 250g de farine nécessaires ne pourront pas être obtenus… au détriment de tous les occupants du refuge… soit ! la tarte au citrons devient donc crème au citrons et délecte tout de même notre appétit sans fin.
 
Au retour du soleil, 2 jours plus tard, nous sommes rejoins par toute une bande d’amis venus d’Argentine… Denise, Francisco, Veronica, Daniela, Juan, des amis d’Ivana mais aussi une vieille connaissance qui surgit par hasard avec ce groupe : Katya, la russe, amie depuis 2014 puisque nous avons voyagé ensemble lors du Petzl Roctrip en 2014. Quelle coïncidence ! Nous voilà 10 au total !
La vue très appréciable de notre campement
 
L’envers de l’Envers…
 
Étant donné le nombre important et la capacité jubilatoire à exprimer notre joie de vivre, nous sommes mis à l’écart par les gardiennes du refuge qui estiment que nous sommes trop bruyants…. -« Mais madame, il à peine 19h30 ! et nous mangeons à l’intérieur seulement parce que vous nous l’avez autorisé ! » – « Oui mais lorsque l’on est en bivouac, on est autonome ! «  … voilà la phrase déclarée à notre chère Denise qui venait tout juste d’arrivée… L’ambiance a tournée chez les gardiennes… Nous formons à partir de ce moment un groupement « autonome » à l’extérieur où l’on peut laisser libre cours à nos rires et revendiquer « Somos Autónomos ! » (en espagnol : « on est autonome ! »).
 
S’en suivent une série d’escalades rocambolesques sur tous les flancs de l’Envers des Aiguilles :
 
Ivana et Pyd sur la « Tour Verte »
Florence et Cédric sur « la Pointe des Nantillons »
 
Vero, Daniela, Katya, Francisco et Ivana sur la tour Verte
 
Et un ptit tour sur la « Tour Rouge »
Flagrant délit de câlin entre corde et fleurs
L’efficace mais bruyant hélicoptère du PGHM
Une cordée franchissant le « Pont des Soupirs »
Retrouvailles des copines argentines
 
Beaucoup d’émotions, de rires, d’adrénalines, de froid, de chaleurs pour cette expédition ! 9 jours se sont écoulés et le rêve de prendre une douche bien chaude échauffe les esprits. Nous plions le camp des « Autonomos » pour nous mettre en route pour la fastidieuse descente au village. Nous jouissons une dernière fois de la vue et promettons de revenir parcourir d’autres aiguilles laissées en suspend.
De retour à la chaleur de la civilisation, nous apprécions le petit chalet prêté par un ami de Florence pour nous extirper toute la crasse accumulée et pour s’envoyer une énorme tartiflette ! Occasion pour les Argentins de découvrir ce met français tant apprécié.
Los Autónomos !
Une fois les habits séchés, nous décidons de chercher cette fois un peu de chaleur car les périples Chamoniards nous ont suffisamment refroidies et pour ainsi dire, les fissures ne sont pas exactement celles que nous attendions… il y a proportionnellement plus de passages en dalle qu’en fissures à verrous à notre goût. Ce désir de chaleur et de fissures combiné à la position géographique actuelle nous introduit l’idée de partir vers l’Italie à la découverte du fameuse chaine de montagne granitique aux réputations établies de grimpe en fissures :
 

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850m de grande voie ! Dibona et ses environs

Après s’être reposé sous une pluie torrentielle d’été, nous voilà repartis le lendemain pour les 3h de marche d’approche de la Dibona en compagnie de Carlito, Ivana, Florence et Pyd. Manu est parti rejoindre le monde du travail et Cédric ne voulant pas réitérer la fastidieuse marche, est parti grimper en éclaireur à Chamonix, prochaine destination du trip.
Ivana découvrant l’aiguille de la Dibona
 
Le plan premier de cette expédition est de gravir un sommet avoisinant la Dibona : « L’aiguille du Plat de la Selle » par la voie équipée récemment appelée « Les Sources du Silence ». Ce ne sont pas moins de 32 longueurs qui permettent d’accéder à ce sommet… soit 850m de grimpe dans un niveau variant du 5 au 6b+. Pour ce faire en une journée, la stratégie est de monter en « corde tendue ». Ce qui consiste à grimper simultanément une fois que la corde entre les partenaires soit « tendue ». Cela permet d’enchainer plusieurs longueurs sans avoir à s’arrêter à tous les relais et ainsi de gagner du temps. Le principe est que si le premier de cordée tombe, le second le retient automatiquement. L’inconvénient est si le second tombe alors il entraine dans sa chute le premier… Il faut donc être suffisamment vigilant afin d’éviter de dévisser.
 
Un aperçu de ce qui nous attend demain :
Nous passons une bonne nuit sous tente près du refuge du Soreiller, et c’est donc assez tôt (8h) que nous nous engageons à la conquête de l’aiguille du plat de la Selle. Une heure de marche plus tard et nous voilà au pied de cet immense édifice. Nous formons 2 cordées, Ivana et Pyd, Florence et Carl, chacune disposant de 28 dégaines… nombre efficient afin de pouvoir unir un maximum de longueurs d’affilées.
Ivana dans L11 … Il est 11h11… plus que 21 Longueurs !!
 
Le rythme de l’ascension est bon… alors une petite pause à midi dans L16
 
Florence et Carl dans L19… 12h45
 
Ivana et Florence sur la « pointe du diamant » duquel on doit faire un rappel pour pouvoir continuer
L23 … 13h40
Et ca kife la life en prenant de la hauteur ! L29 … 15h
Longueur n° 32… dernière ligne droite avant le sommet (15h45)
 
A la CUMBRE !
 
Nous n’avons pas grimpé aujourd’hui mais couru ! Couru verticalement sur 850m de ce fantastique granite coloré, et c’est à 16h que nous échouons à la cime de ce monument à la vue indescriptible (faut y aller pour savoir 😉 ) qui culmine à 3596m. 32 longueurs selon le topo, mais avec notre technique de « corde tendue » nous avons réussi à réaliser la voie en seulement 10 longueurs !!! Nous avons même doublé une cordée dans L31 qui était partie à 8h ce matin mais qui avait commencé la voie à partir de L16 et ne pratiquant pas la « corde tendue ». Sachant que nous avons attaqué la grimpe à 9h, il nous a donc fallu 7h au total pour accomplir cette course grâce aux conditions impeccables du jour, autant d’un point de vue météo que physique !
 
Nous savourons la vue et l’altitude du sommet pendant plus d’une heure avant d’entamer la redescente. Composée d’un unique rappel et un parcours sur « des oeufs », car ici les pierres sont très instables et la sente menant en bas cette montagne est très exposée, elle nécessite le pied montagnard afin de ne pas se laisser intimider par la présence du vide. Mais la satisfaction de la journée et l’adrénaline engendrée permet de garder la concentration nécessaire pour atteindre le « plancher des vaches ».
Carl pendant la redescente
 
Un apéro plus tard… nous décidons de nos plans du lendemain. Carl et Ivana n’ayant jamais été au sommet l’aiguille de la « Dibona » , évolueront ensemble par la voie « VO » : « Visite Obligatoire ». Pyd et Florence décident eux de gravir l’aiguille du « Rouget » par… « VO » : « Version Originale ». La condition de base étant de faire la… grasse matinée ! Histoire de se reposer un peu des péripéties de la veille, et puis sachant que nous avons « que » 300m à parcourir, nous pouvons bien nous l’accorder.
 
10h30 ! Heure parfaite pour émerger et se lancer à l’assaut d’un gros petit déjeuner en terrasse permettant d’apprécier le spectacle quotidien des files d’attentes de cordées dans la voie « Visite Obligatoire » de la Dibona… Certaines cordées partent même avant le soleil, style 6h30 ! Pas pour nous ! Qui démarrons aujourd’hui judicieusement vers 13h. Une journée formidable pour les 2 cordées puisqu’aucun incident n’est à déplorer.
 
Nous profitons de passer encore une agréable nuit au refuge du Soreiller et d’apprécier les rayons de soleil du matin pour adoucir nos courbatures avant de redescendre tranquillement dans l’après midi au petit village des « Etages » où attendent nos camions. Car le temps est venu de se diriger vers une autre destination phare de ce trip :
 
 
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On craint rien dans les Ecrins… A l’assaut d’aiguilles !

Nous partons des chaleurs extrêmes de la région du Verdon pour nous diriger dans les Écrins afin d’assouvir notre soif de « Cumbre » !
 
« Cumbre » signifie « sommet » en Espagnol (Prononcez « coumebré »), ca sonne bien à bramer en haut d’une aiguille après une grosse journée de grimpe pour exulter la joie de la réussite et ainsi achever l’énergie restante de la montée (l’intensité du son produit au sommet est donc proportionnelle au niveau de satisfaction de l’ascension 😉 ) Mais avant tout, pour terminer l’échauffement de ce EuRoP Summer Rock Trip nous faisons une halte en chemin à la ravissante falaise de « Céüse ».
Le ralliement s’effectue dans le bosquet de Céüsette. Pour cette occasion de destination nous sommes nombreux à s’être rejoint, on n’y compte pas moins que Cédric, Ivana, Pyd, Florence, Manu, Antoine et Alex… venus presque tous avec leur camion respectif ce qui commence à former un bon convoi confortable (mais malheureusement pas très écologique).
 
Nous étudions donc les stratégies d’attaques de cette falaise au vue des conditions caniculaires qu’il règnent… « on est pas encore assez en Altitude ! »… et c’est avec unanimité mitigée entre les lèves-tôt et…. les autres que nous esquissons l’heure de départ de la marche (torture) d’approche vers 13h pour attendre l’ombre sur la face Est :
Quelques jours nous suffisent pour déclarer qu’à cette période de l’année : « Céüse….c’est usant ! » . Et c’est pour remédier à cela que nous décidons enfin de partir à l’assaut des aiguilles en chemin pour prendre un peu plus de hauteur…. et surtout de « fraicheur » !
 
Direction : « Les Tenailles de Montbrison »
Pour s’y rendre on emprunte un chemin plutôt sport mais qui nous amène à une splendide clairière traversée d’un cours d’eau où l’on peut parquer nos bahuts :
Nous passons une bonne nuit malgré l’invasion de mouches dans les camions et c’est par un mix de la voie « Une infinie patience » et de « L’éperon Renaud » que nous choisissons de gravir ces fameuses tenailles. Il nous faudra 1h30 de marche pour atteindre le pied de cette aiguille et partir à son ascension.
Joli « gaz » au milieu de la paroi
Premier bitard duquel nous avons dû descendre en rappel pour pouvoir continuer
Petit moment de panique à la vue de cette perturbation en approche…
Florence dans l’avant dernière longueur
La pluie s’est éclipsée, ce qui nous permet de profiter d’un bon soleil au sommet
A cause d’une climat mitigé et grâce à relais installé sur de gros bloc nous profitons d’un arrêt sommet pour se réchauffer le corps (mais aussi de la bonne connexion 4g qu’on y trouve pour répondre aux messages) avant d’entamer la descente en rappel très appréciable puisqu’il n’est nécessaire que d’un seul et unique rappel pour atteindre le sol, la suite de la descente se faisant en marchant… voire même en skiant dans les pierriers. Nous regagnons notre clairière pour étancher notre soif de cervoise et rassasier nos panses. Les plans évoluent et l’idée de rester plusieurs jours ici s’estompe pour laisser place à l’envie de profiter de la bonne fenêtre météo à la Dibona… Étape épique et attendue du voyage! Surtout pour Manu qui ne lui reste plus beaucoup de jours de vacances devant lui. Nous libérons au jour suivant cette divine clairière pour entamer la route vers les vertigineuses vallées de l’Oisans.
 
Deux courses en chemin pour se ravitailler, un plongeon dans les eaux glaciales du Vénéon pour se rafraichir et arrêt final au parking des « Étages », petit village aux routes d’accès très impressionnantes tant elles sont étroites et exposées au précipice. Pour une fois c’est à la fraiche qu’on se lève! La température a baissé mais surtout l’heure du réveil… 8h du matin et déjà à l’attaque de la marche d’approche qui représente 3h~3h30 selon la charge transportée.
Dibona en vue !
2 Litres de sueurs plus tard, nous atteignons le refuge du Soreiller vers 11h où ses 2700m d’altitude rendent la température tout à fait agréable sous ce cagnard de plomb. A peine un maté et un casse-croute avalés nous nous engageons sur les parois de l’aiguille divisés en 2 cordées, Cédric et Florence, Manu et Pyd. L’une dans la « Voie Madier (trad) et l’autre dans « Visite obligatoire », 400m à gravir avant la nuit soit 12 longueurs de 30m…
Manu assure dans son rôle de second de cordée
Florence et le refuge du Soreiller en contrebas
Arrivée simultanée des 2 cordée au sommet
Ambiance sommitale
Les lignes sont magnifiques et aériennes… Ce rêve suave d’atteindre le sommet de la petite aiguille que l’on voyait au loin ce matin, nous propulse à la cime et devient réalité vers 18h. Le temps de brailler quelques chansonnettes aux montagnes avoisinantes et nous descendons relaxé en un rappel et nous amène au départ de la marche retour. Autant dire que le stress de la descente en rappel (et ses fameux tirages de cordes taquins où l’on risque de coincer la corde selon la chance du jour) est plus facilement gérable. Et avouons que la descente en luge-cul fut très ludique !
Une bonne heure de marche retour et nous savourons un apéro bien mérité à l’arrivée au refuge. Nous essayons de ne pas trop ébruiter notre joie de cette journée bien remplie, car des clients-grimpeurs dorment déjà à l’heure où nous, commençons à peine faire la popote (comme dab). Les projets se discutent car la météo s’annonce pluvieuse pour demain, choix indubitable pour Pyd et Manu : « repos ! » mais une idée de grimper l’aiguille orientale du Soreiller titille Cédric et Florence.
 
Au petit matin l’hésitation règne toujours pour la cordée motivée… L’autre équipe, elle, profite pleinement d’étaler ses courbatures sur les bancs à l’extérieur du refuge, à boire du maté, manger et rigoler. Cedric et Florence se motivent lorsque les nuages matinaux s’estompent et s’embarquent dans « Voyage pour l’Orient« , jolie course de 400m débouchant au sommet de l’aiguille orientale du Soreiller. Malheureusement les perturbations reviennent et les arrosent à peine arrivés au deuxième relais… obligeant la cordée à rebrousser chemin.
 
Pas d’améliorations de climat en perspective pour les jours à venir d’après les informations de notre aimable Martine, gardienne du refuge, ce qui nous décide à réfléchir sur la suite de nos plans d’ascension… Ivana, étant partie visiter l’Italie pendant une semaine, a prévu de nous rejoindre afin de découvrir cet incontournable spot. Elle doit arriver le lendemain mais ne sait rien de la situation météorologique. Mais nous n’avons pas envie d’attendre sous la pluie. Voilà pourquoi dans l’après-midi nous laissons le camp et regagnons nos chers palaces roulants en prévoyant de revenir après la pluie…

ANNOT > Fissures de plein gré

« Réputé pour ses secteurs de bloc et son festival de grimpe en ce style, « Annot » renferme dans ses parois plus éminentes une quantité ignorée d’incroyables fissures de gré des plus nets du sud de la France. » Exigeant une escalade traditionnelle, ces belles fissures imposent aux artistes qui veulent les grimper d’être fournis en coinceurs, friends, sangles, muscles, courage, mental, gants de fissures et un peu de savoir faire en verrouillage de mains, poings, pieds, genoux, épaules, tête, menton… tout ce qui peut faire office de technique pour leurs ascensions jouissives.
 
Débarqués fraichement du Verdon, nous avons abrogé le régime grande voie pour de la plus courte, en fissure et ainsi initier notre Carlito international à cette technique particulièrement pas intuitive et quasiment masochiste… oui le fait de transformer nos membres en coinceurs mécanique n’est pas tout le temps sans douleur (à moins de trouver le verrou parfait).
 
La vision de la paroi à l’arrivée dans la vallée :
Ce n’est que tout proche de la paroi que l’on apprécie concrètement le potentiel qu’offre la configuration du gré d’Annot…
De loin ça paye pas de mine, mais au droit du mur, c’est la bavante tellement on a envie de tout escalader…
Eh bien c’est parti pour une nouvelle pose de coinceurs
On choisit ses armes et on se la joue !
On se perd dans les couloirs de la « Chambre du Roi » :
 
Mais dans les ressources d’Annot, il n’y a pas que de la fissure… nous changeons de secteur pour redescendre sur la vire du bas mais chemin faisant nous tombons sous le charme et c’est à l’assaut d’une proue renversante que se lancent nos compagnons octogradistes :
 
Nous en resterons là aujourd’hui pour la grimpe… nous regagnons notre camp basé à même le parking de la petite gare du village et nous nous empressons de combler la faim creusée par ces longueurs éprouvantes. Un dernier bon repas pour le Carl et Pablo qui repartent le lendemain servir le système. Relais déposé mais tout de suite repris par 2 nouvelles arrivantes : Catherine dit le « ptit Caribou » par ses origines folkloriques et Florence dit « Flo » par…. simplicité…
Nous partons aujourd’hui pour arriver sur « la vire du bas » à la rencontre de jolis chefs d’œuvre de la nature comme par exemple:
« L’Arche »
Cédric se lance pour l’enchainement de l’arche coté 6c
Puis vient le tour du Ptit Caribou :
La grimpe en ces lieux est vraiment exceptionnelle malgré une chaleur assez accablante pour un 13 Juillet. Mais malins comme des singes… euh et aussi feignants que des koalas, l’après midi, toute la face passe à l’ombre. Ce qui nous permet de profiter et de la grasse matinée et de la douceur du grain du gré sur nos mains… « What else? »..
C’est avec ambition que nous nous promettons de revenir… mais sous une chaleur moindre… Il est temps pour nous de chercher les hauteurs alpines. Et c’est pour terminer l’échauffement que nous nous donnons rendez-vous :

« Le Verdon !! C’est ça ksébon !! »

 
« En voilà un lieu dont on peut être fier d’avoir en France : Les gorges du Verdon ! Quel plaisir de pouvoir re-re-redécouvrir cet exceptionnel coin du monde et de le partager avec les amis étrangers. On ne s’en lasse pas de ses magnifiques lacs, ses rivières, ses parois vertigineuses, sa verdoyance, ses bars, ses pizzas, son ambiance chaleureuse et la grande liberté qu’il règne dans le domaine de pouvoir squatter avec nos camions dans de jolis coin de nature, dont nous prenons grand soin « de ne jamais détériorer ni salir, bien évidemment » (dédicaces aux touristes crasseux qui jettent tout partout)
 
En partance du Cap Canaille nous profitons pour passer quelques journées sur un site tout simplement incroyable : « L’étoile Noire ». Des envolées surprenantes et délicates sur un gré multicolore dont on a l’impression qu’il a été taillé à coup de laser
 
Ivy dans la démentielle fissure ramping en 6c
 
Après une abrasion avancée des genoux et des pointes de nos chaussons nous redémarrons le convoi et prenons la direction des gorges. Comme nous ne sommes pas pressés et voulons profiter d’une journée de repos, nous décidons de faire une escale par « la cascade de Sillans » qui se trouve sur notre route. Suite à une petite nuit passée sous les arbres d’un chemin aléatoire nous arrivons à destination et il s’avère que notre choix fut pertinent car la surprise est à la hauteur de nos attentes à l’approche de ses eaux turquoises…
Un joli coin de paradis caché dans le bosquet
Quel rafraichissement idéal en cette journée chaude !
On y trouve même du Psychobloc original… de quoi garder la forme
 
Une sieste au pied de ce paradis et nous nous échappons à la venue d’un gros nuage nous faisant de l’ombre. C’est par chance que nous arrivons de justesse à notre palace roulant avant que ne tombe un déluge d’été plutôt inattendu. Une bonne raison pour mettre les bouts et rejoindre notre spot de ralliement dans le Verdon où nous attendent les potos pour partager un bon barbec au bord du lac de Ste-Croix.
Le plan de demain s’annonce grandiose avec les 6 autres qui nous ont rejoint! Nous allons louer un pédalo, gonfler un matelas pneumatique 2 places et ainsi le tracter avec le pédalo pour accéder dans l’antre des gorges du verdon, au devant du lac de Ste-croix et grimper librement au-dessus de l’eau type de grimpe communément appelé « Psychobloc ». Une journée atypique et sympathique qui nous aura bien daubé les bras !!! Parfait pour les plans grandes voies du lendemain 😉
 
 
Après un autre barbec dans un spot plus enclavé dans le verdon vers la palud, se forment 4 cordées! Une équipe contenant notre mascotte internationale : le petitou de notre Anthonin : « Théo » agé de 8 ans! Accompagnés de Julie ce sera la grande voie de « l’Herbétau » pour eux histoire d’initier Théo à l’ambiance vertige du Verdon. Pour les 3 autres cordées, le choix est unanime : « On veut grimper à l’ombre ! ». Alors quoi de mieux que de donner l’assaut à cette bonne vielle « paroi du Duc », 300m de falaise ombragée jusqu’à des heures raisonnables dans l’après-midi (gare aux retardataires qui prendront les rayons de soleil… ca cogne!).
 
La répartition des équipes sur la falaise est équilibrée autant en niveau de grimpe que spatialement. Christelle et Cédric tout à droite dans la classique « Serie Limitée » (7a max), Romain et Carlito dans la teigneuse « Alix » (7b max) et Ivana et Pyd dans la confortable « Valse pour Manon » (6b max). Autant vous dire que l’ambiance est à son apogée ! La résonance incroyable dans ces gorges se prête parfaitement à des criards comme nous pour la pratique de chants paillards! On exprime tout bonnement la joie de notre présence simultanée sur cette face délirante et le plaisir de grimpe qu’elle nous procure.
 
Récompensés par de bonnes « cervezas » bien rafraichies toute la journée par le Verdon (c’est aussi le nom de la rivière), nous flânons sur la plagette en admirant les retardataires cuire sur la paroi suite à l’apparition du soleil… Puis vient le moment de piquer une bonne tête dans l’eau translucide sur-glaciale pour nous extirper la première couche de sueur agglutinée lors de l’ascension avant de rejoindre notre camp de base pour nous restaurer et être en forme pour couenner demain au secteur « HULK », un joli paradis exilé à demi heure de marche d’approche des plus originales. Aventure prometteuse avec le petit théo… Tyroliennes, via cordatas et échelles antiques à franchir pour atteindre la fameuse grotte de Hulk.
 
La grotte de Hulk
(en haut à gauche Théo la mascotte / à droite Ivana décoiffe la « Raie du hulk » en 7b)
Très bonne journée à se mettre la trash dans les colonnettes et le crépi qui tapissent le secteur qui nous aura permis de se chauffer dans des voies plus dures que d’habitude en grande voie. Le temps de se faire les adieux avec l’équipe venue pour le week-end et nous prévoyons le projet de demain :
 
La « Ula »
 
Une grande classique dans les gorges, la Ula est une fissure mythique qui fend de part en part la paroi de « l’Escales ». Le problème c’est qu’elle exposée sud-est et le soleil actuel vous pétrifierait au bout de 2 longueurs…
 
On étudie, demande des renseignements et on trouve l’astuce : Y aller l’après-midi car la face passe à l’ombre vers 14h. Ce qui arrange les dormeurs mais qui limite le timing. Nous décidons donc de suivre les conseils écoutés et de ne pas faire la voie entière mais de commencer à partir de la 3ème longueur, ce qui réduit notablement la logistique car accessible en rappels, contrairement à si on veut faire l’intégrale où l’on doit partir du parking « Samson » et faire du stop pour retourner à la voiture…
 
A l’arrivée des rappels, un panneau : « No bolt » … voilà qui devient intéressant !
Honneur à Ivana pour démarrer dans la « crack » de la « Ula »
Le sourire dans le crux de la voie en 6b taquin
 
Le timing est parfait et nous arrivons au crépuscule pour savourer la bière délicieusement rafraichie cette fois par le camion resté au cagnard toute la journée. Cette fois-ce le compte y est, il nous faut une journée de repos !! Nous repartons dans l’entrée des gorges rejoindre notre spot au bord de l’eau retrouver la quiétude et l’inactivité corporelle…. baignades, bronzette, pétanque, et bonne bouffe… voilà la clé de la réussite d’une bonne journée pépère.
 
Ivana un peu sceptique sur notre version de pétanque « aquatique »
 
nous voilà reposés et pour ne pas revenir sur nos pas nous décidons de faire le tour des gorges en passant par le coté sud afin de rejoindre « l’auberge des cavaliers » qui domine en ces lieux. Un choix judicieux pour grimper en face nord et profiter ainsi de l’ombre indispensable tant la chaleur est accablante.
 
De belles lignes s’offrent comme options et c’est sur « la traversée des cavaliers » que nous nous jetons dans le vide verdonesque suivi de la belle ambiance de « Tandem pour une évidence » riche en tout style d’escalade (dalles, fissures, dièdres, traversées, dévers…). De quoi s’amuser pour les journées à venir.
 
Cédric au début de la traversée des Calvaliers… du bon gaz et des pas techniques… de quoi s’émouvoir !
Quand les pas sont teigneux, rien ne vaut un bon arbre salvateur
Ptite dédicace à la revue « Grimper » spécial Verdon
Variante de sortie en 7a+, récalcitrante !
Victoire pour l’équipe qui sort éreintée juste à temps sous les gouttes de pluie
Ivana dans la traversée en 6c+ de « Tandem pour une évidence »
9 longueurs homogènes et soutenus pour du 100% KTL
 
Encore beaucoup d’émotions positives dans ce séjour autour des « Cavaliers »… nous y serions bien restés plus longtemps mais des amis ont prévu de nous rejoindre de l’autre coté des gorges… En avant donc le convoi pour se retrouver autour de belles cotes de porc grillées à la moutarde et les fameux poivrons chèvre cannelle qui feront l’unanimité d’un orgasme culinaire général. Festin parfait pour se recharger et affronter dès le lendemain la paroi de « la dérobée ». L’atmosphère verdonesque est à son paroxysme sur cette partie des gorges. La rivière en dessous, les falaises de la rive gauche juste en face… et du gaz… en veux-tu en voilà ! On le digère en entamant la journée… euh… l’après-midi par des rappels vertigineux pour atteindre le pied des voies. 2 cordées sont formées… Une dans « In Memoriam » (6c) et l’autre dans « Pour quelques gros lards de plus » (7b) (on adore l »originalité du nom des voies au Verdon).
 
Les fanfarons d’à coté fanfarent à l’attaque de la longueur clé de « Pour une poignées de gros lards de plus »
Grosse, grosse ambiance depuis « In Memoriam »
Ivy dans le crux de « in Memoriam »
 
Et on peut souffler maintenant !
 
Petite surprise à l’arrivée pour constater la manière d’assurer de Carl
 
Les enragés crient leur victoire sur cette paroi mythique
Comment dire… si ce n’est que nous avons largement rentabilisé notre venue au Verdon en terme de « Kife ta Life » et c’est après une décision commune que nous décidons d’aller faire un peu de Trad (escalade traditionnelle sans pitons) dans un secteur tout proche rempli de fissures exceptionnelles qui s’annonce délectable au possible :
… A très bientôt pour de nouvelles épopées

3.Cap Canaille > Entre Ciel et Mer … Une Muraille Orange 5*

Nous voici arrivés au précipice de notre imagination et de nos émotions… Les falaises du Cap Canaille ! Cette barre rocheuse et rousse procure une légère sensation de vertige à tous ceux qui s’approchent des abords. Et s’amplifie nettement à l’attaque du premier rappel car au Cap Canaille, on atteint le sommet avant même d’avoir enfiler les chaussons…
RAPPEL D’APPROCHE
Au contraire d’un sommet où l’on peine déjà pour en approcher le pied, cette barre s’accède frugalement en voiture ou pour notre cas en camion sur de beaux bélvédaires disposés tout le long de « la route des crêtes ». La marche d’approche est donc presque inexistante. Comptez un quart d’heure maximum pour accéder aux rappels si on ne se perd pas dans les chemins de sanglier qui semblent praticables à leurs entrées puis qui se resserrent comme un étaux sur nos jambes nues laissant de jolies griffures mémorables tant le maquis y est dense. Rarement plus de 3 rappels et on se retrouve au bas de la géante muraille rousse pour y attaquer ses lignes spectaculaires et déversantes.
Départ renversant en 5c/6a sur bacs dans la première partie du secteur du « Grand Draïoun »
Ce secteur surprenant est composé de 3 types de roche : Calcaire, Gré et Conglomérats pour finir. 2 longueurs en moyenne pour apprécier chaque style et varier la grimpe. On y trouve de tout (dièdre, fissures, gros dévers, dalles, passages finaux et aériens…) mais ce qui rend le moment jouissif c’est l’aisance à grimper dans les dévers, la diversité des couleurs et de pouvoir profiter d’une vue totalement délirantes à chaque relais.
ET LA CHALEUR EN ÉTÉ ?
Contrairement à ce que l’on peut penser, la grimpe au Cap Canaille en été n’est pas un ticket gratuit pour le sauna ni pour se payer une décompression explosive des pieds à chaque fin de longueur ! Il faut la jouer stratégique et regarder les orientations. En effet l’omniprésence du dévers sur cette muraille vous assure que le soleil ne viendra pas vous chatouiller avant 1h de l’après-midi, voire même 15h si l’on grimpe sur le flan ouest. Il faut tout de même se la bouger avant l’arrivée du soleil car sinon on ne prendra plus son pied ! A part pour tenter de le faire dégonfler entre ses mains pour pouvoir le rentrer en douceur dans le chausson qui se sera transformé en appareil de torture. La chance nous a majoritairement sourit et nous sommes sortis de chaque voie sans insolation.
Cédric et Manu se prennent le soleil en dernière longueur du « Poids du Papillon »
Cédric et Florence à l’attaque du pouding dans la splendide voie « Grazie Amico »
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Ivana et le PYD dans la fabuleuse « Galet jade »
Ivy tentant d’enchainer le 7a+ en pudding… toujours avec le sourire !
Arrivée de l’équipe de choc au bélvédaire… Ready pour la sieste
DOUCEMENT LE MATIN, PAS TROP VITE L’APRES-MIDI
Le plus dur est de se lever tôt pour des noctambules comme nous. Il est vrai que la partie de pétanque du soir s’achève lorsque l’on arrive même plus à retrouver ses boules et que la cuisine gastronomique que nous nous imposons nous prend du temps le soir. Mais tout cela dans le but de faire découvrir à nos amis étrangers les qualités de la cuisine française. C’est donc rincés que nous sortons de grandes voies à canailles mais cela nous assure un après midi sieste à la plage pour un farniente de catégorie octogradiste… Et s’il reste un peu de jus, une session psychobloc au « Trou du Diable » à la Calanque de Figuerolles achèveront les derniers téméraires.
Cette session Canaille restera dans les anales tant en émotions, qu’en qualité culinaire, qu’en plaisir de grimpe et qu’en rigolades lors de nos parties de pétanques « sportives ». Toujours et à jamais pour moi personnellement : L’UN DES MEILLEURS SPOTS AU MONDE !
 
Nous terminons le dernier soir avec un autre groupe de personnes en Van, venus assistés au coucher de soleil au niveau du sémaphore du Cap pour fêter l’anniversaire d’un ami, où nous sommes très gentiment conviés et avec qui nous partageons boutades, champagnes et coucher de soleil féérique sur une mer de nuages :
Le soleil d’été ne nous a pas empêché de jouir de cet endroit somptueux mais la chaleur nous incite à embrayer et c’est en direction de notre prochaine destination que nous nous envoyons en recherche de fraicheur et de nouveaux défis…
 
A BIENTOT DANS LES GORGES DU VERDON

2.EuRoP 2016 > Les Alpilles

PETIT TOUR D’HORIZON…
Une heure de route depuis Marseille et nous voilà arrivés au centre du triangle d’or des Alpilles : Les Baux-de-Provence !
Avec son château du moyen-age taillé directement dans la roche calcaire du massif, c’est un lieu riche en histoire, culminant la région de la Crau et où la vue y est spectaculaire! Un secteur de grimpe furtif existe en ces lieux majestueux sous le nom de Dysneyland. Nous y faisons une brève halte histoire de purger un peu les voies fraichement équipées ainsi que nos bras.
 
Après une visite plutôt inédite des lieux (pétanque et urban climbing nocturne au chateau), nous focalisons notre attention sur les falaises qui ornent ce monument géologique et nous jetons notre dévolu sur la précieuse barre rocheuse de la Lèque située à quelques kilomètres de là, site plus connus sous le nom de la ville avoisinante :
 
FONTVIEILLE
DISCRÈTE MAIS COMPLÈTE…
En effet cette timide falaise de la Lèque offre une grande diversité de type de grimpe. Cachée par le vallonnement hasardeux de la chaine des Alpilles, la surprise est stupéfiante lorsque l’on arrive aux pieds des voies. Ce ne sont pas moins de 100 voies équipées qui permettent à l’escaladeur amateur ou aguerri de parcourir verticalement les galbes fantastiques de la roche, éparpillés sur les différents secteurs. Nids d’abeilles, dévers de molasse, dalle de calcaire compact, fissures, écailles, blocs coincés… tout ici a été étudié pour rendre l’escalade la plus ludique qui soit et dans tous les niveaux de difficulté. De quoi émoustiller notre appétit de grimpeurs gloutons.
A L’ASSAUT !
Un petit déjeuner bien envoyé sur notre camp de base avancé et nous arpentons le chemin d’approche terriblement long : 5 minutes ! C’est en longeant le pied de la falaise que l’on découvre peu à peu les secteurs et que le nombre de projets de voie devient exponentiel au fil des mètres parcourus… Il nous faudrait plus d’une semaine pour tenter toutes les lignes sur lesquelles nous venons de baver. Nous nous arrêtons donc au superbe secteur du « bloc penché » pour démarrer ce marathon d’ascensions.
 
Anthony dans « Mi-figue, mi raisin » / 7a+
Cédric dans l’incroyable « Tableau Noir » / 5c
PAUSE MATÉ !
Avec la présence argentine dans la team, nous intégrons à notre quotidien l’absorption en continu de ce breuvage appelé « Maté ». Boisson traditionnelle sud-américaine, préparée en infusant des feuilles d’herbe à maté avec de l’eau chaude. Le maté est un stimulant riche en caféine, il améliore la réactivité et les capacités de concentration et parait-il que sa consommation à long terme apporte plusieurs effets bénéfiques sur la santé. On le boit à l’aide d’une « bombilla » (paille métallique) qui filtre l’eau chaude à travers une tasse rempli de cette fameuse herbe à maté. Le goût est unanime ! Celui qui tente pour la première fois dira toujours la même chose : « Mais c’est dégueulasse ! »
 
Ce n’est qu’après l’ingestion de nombreux matés que l’on découvre son goût subtilement amer, neutre, proche de celui du foin. L’aspect ritualisant du partage du maté nous font passer rapidement du stade d’ignorant à celui de l’addict et c’est dès lors qu’il faut impérativement la gorgée de maté à peine redescendu de son envolée.
 
 
 
 
 
La grimpe au vallon de la Lèque laissera des séquelles émotives aux valeureux venus l’explorer. 2 jours de bataille dans ce spot mythique aux grimpes autant essoufflantes que délicieuses, ont été suffisants pour nous donner envie de revenir. Mais la liste du programme est longue et nous ne nous attardons pas plus car notre prochaine cible se situe un tantinet plus au nord :
 
VENASQUE
PAS DE BRAS, PAS DE CHOCOLAT !
Lorsque l’on arrive à Venasque depuis le sud, la première question qui nous vient est : « Où sont les falaises ? » Tant le site est boisé, on a du mal à discerner le rocher. Puis on s’aperçoit vite qu’il est présent partout et affiche des reliefs inédits tel ses empilement architectural d’assiettes plates aux dévers déconcertants ! Selon les secteurs les structures rocheuses donnent presque l’impression qu’elles ont été édifiées par des bâtisseurs. Le type de roche est identique à celui de Fontvieille : de la molasse. Plutôt compacte cette roche offre aux grimpeurs un entrainement idéal pour le maintien des plats et des bossettes, ce qui occasionnera le fumage hâtif des avants-bras de quiconque osant défier la forte gravité qui règne sous les surplombs de Venasque. Dans ce style se distingue le secteur du « Pied de l’Ascle » ou plus communément appelé « bord de route » car comme son nom l’indique, il se situe juste à coté du parking et de la route d’accès, ce qui en fait le spot de grimpe avec le moins de marche d’approche au monde ! que je connaisse…
 
Nous parcourons des voies absolument démentes tels que « Petite Marie » (6c+) ou « Misanthropie thérapeutique » (7b). Le dévers y est progressif avec plus ou moins constamment des bacs en forme d’assiette, c’est ludique, c’est fluide, c’est beau, bref, c’est du 200% KTL ! Mais jusqu’à quand? Le manque d’entrainement à ce type d’escalade nous épuise rapidement mais l’enthousiasme ambiant nous motive à persévérer le combat car nous prévoyons la visite du secteur Saint-Pierre pour le lendemain. Voilà de quoi bien terminer l’échauffement pour les participants de ce KTL Rock trip spécial EuRoP 2016. Un ou deux jours de repos ne seront pas démérités afin d’essorer nos muscles de l’acide lactique accumulé ici à Venasque et pour enfin repartir et nous diriger vers le fabuleux….
 
CAP CANAILLE

1.EuRoP 2016 > Départ : ALPILLES OU CALANQUES ?

DÉBUT DES HOSTILITÉS
Passage par l’aéroport de Marseille pour récupérer une charmante correspondante Argentine. Première fois en Europe pour Ivana qui va être le témoin extérieur officiel de ce Rock Trip. Venue spécialement pour l’occasion, elle va suivre l’aventure durant 3 mois, faute de pouvoir obtenir un visa plus long.
 
FAUX DÉPART !
A peine sortis de l’aéroport nous nous dirigeons vers les falaises et ce n’est pas 15 minutes qui se sont écoulées que nous passons à coté d’un départ de feu sur le bord de la route des calanques de Niolon! Des voitures sont arrêtées et des gens contemplent le spectacle, impuissants devant les flammes qui jaillissent de l’amas de ronces desséchés, attisées par le mistral, gagnant du terrain! Nous nous arrêtons et je décide de prendre les devants dans l’attente des renforts officiels. En effet SPYDY (mon camion aménagé) détient plus de 60L de réserves d’eau. C’est donc avec le pommeau de la douche que nous jouons aux apprentis pompiers… 10 minutes après c’est un succès ! Le feu est totalement maitrisé et c’est en repartant que nous croisons la Jeep des pompiers… Mince! Nous aurions pu demander une faveur en échange de notre acte… comme un permis de pouvoir stationner la nuit dans le parc des Calanques (Chose prohibée depuis sa classification Natura 2000). Bref, nous continuons le chemin… après une détente dans cette ravissante calanque de Niolon. En route pour les… CALANQUES !!
ALPILLES OU CALANQUES ?
Étant donné notre passage à l’aéroport de Marseille nous en profitons pour modifier le parcours avant même qu’il n’ait commencé. Etant à proximité de mer, nous engageons donc le convoi en direction de Marseille pour aller tâter le mythique calcaire blanc et s’extasier devant les paysages délirants des Calanques. Quoi de mieux pour en mettre plein la vue à notre nouvelle venue d’Argentine? Nous faisons face à la pesante chaleur installée et décidons de commencer par une grande voie classique choisie stratégiquement pour rester à l’ombre toute la journée : la fameuse traversée « Bora Bora » couplé à la « Marie Jacqueline » dans la calanque de Morgiou. Choix plutôt judicieux pour révéler l’ambiance paradisiaque qu’il règne malgré une sueur prononcée sur les fronts à l’approche et notamment lors de la traversée du cap Morgiou en plein cagnard.
PÊCHE A LA CORDE !
Avisés du risque de chute de cordes dans l’eau au moment de tirer le rappel, nous nous armons de cette bonne vielle technique du fil de pêche que l’on attache au bout de la corde pour en gérer une descente sereine. Mais plutôt que d’emmener seulement la bobine de fil nous préférons directement la ramener avec la canne à pêche complète histoire de tenter notre chance aux relais dans le but de nous sortir quelques dorades !
5 HEURES APRÈS,
malgré que la pêche n’ait pas été fructueuse, l’escalade elle, a été excellente. Ca traverse tout du long, avec de légères ascensions et autres passages en descente qui vous laisseront des souvenirs ! Surtout si en prime votre leader a jugé inutile de clipper le point vous exposant à une potentielle chute sur du beau calcaire saillant! Mais bon, on serre le rocher devenu un peu gras avec le temps et le passage rabâché depuis son ouverture en 1974, et on évite de se laisser tomber. Nous sortons indemnes de corps mais émotionnellement nous sommes ivres. Ivres de l’ambiance gazeuse et liquide qu’imposent cette voie et des bières du bar du port de Morgiou rencontré sur le chemin du retour.
ET LE MISTRAL ÇA VOUS ARÊTE ?
On ne peut pas venir grimper dans les calanques de Marseille sans faire un crochet par la Grande Candelle. Ce n’est pas le point culminant des calanques mais l’éminence de ce sommet nous amène à la plus belle vue qu’on puisse avoir de ce royaume. Nous décidons de nous y rendre par une voie très classique « L’arête de Marseille« . On y accède depuis la faculté de Luminy, mais ce jour-là, il y a un mistral à déraciner le maquis. Or, est-ce judicieux de s’attaquer à l’ascension d’une arête alors que les rafales surpassent les 80km/h ? Et bien cette question, nous l’avons eu dans la voie même. Et ce n’était plus question de faire machine arrière après avoir sauté d’un pilier à l’autre. En effet la première longueur conduit au sommet d’une aiguille et induit le grimpeur à basculer sur le massif de la grande Candelle par un saut d’environ 1m. Selon le topo, la cotation de la voie ne dépasse pas le 6 mais la combinaison d’une ambiance aérienne et de bourrasques récalcitrantes nous obligent à serrer les prises tel qu’on le ferait dans le 7. Après donc ces émotions ventées nous prenons tout de même le temps d’apprécier le sommet qui s’avère protégé du vent si l’on se tient couché.
 
ET L’ÉTÉ IL EST OÙ?
Le vent ne cesse pas et achemine de plus en plus de nuages qui viennent s’essorer sur les calanques. L’été n’est toujours pas concrètement installé et c’est devant un tel spectacle que nous prenons l’initiative de lever le camp et rejoindre un endroit où la météo est plus clémente! Nous faisons donc rugir nos moteurs et nous prenons la direction de notre destination première :
le Massif des Alpilles