KTL Rock Trip

On craint rien dans les Ecrins… A l’assaut d’aiguilles !

Nous partons des chaleurs extrêmes de la région du Verdon pour nous diriger dans les Écrins afin d’assouvir notre soif de « Cumbre » !
 
« Cumbre » signifie « sommet » en Espagnol (Prononcez « coumebré »), ca sonne bien à bramer en haut d’une aiguille après une grosse journée de grimpe pour exulter la joie de la réussite et ainsi achever l’énergie restante de la montée (l’intensité du son produit au sommet est donc proportionnelle au niveau de satisfaction de l’ascension 😉 ) Mais avant tout, pour terminer l’échauffement de ce EuRoP Summer Rock Trip nous faisons une halte en chemin à la ravissante falaise de « Céüse ».
Le ralliement s’effectue dans le bosquet de Céüsette. Pour cette occasion de destination nous sommes nombreux à s’être rejoint, on n’y compte pas moins que Cédric, Ivana, Pyd, Florence, Manu, Antoine et Alex… venus presque tous avec leur camion respectif ce qui commence à former un bon convoi confortable (mais malheureusement pas très écologique).
 
Nous étudions donc les stratégies d’attaques de cette falaise au vue des conditions caniculaires qu’il règnent… « on est pas encore assez en Altitude ! »… et c’est avec unanimité mitigée entre les lèves-tôt et…. les autres que nous esquissons l’heure de départ de la marche (torture) d’approche vers 13h pour attendre l’ombre sur la face Est :
Quelques jours nous suffisent pour déclarer qu’à cette période de l’année : « Céüse….c’est usant ! » . Et c’est pour remédier à cela que nous décidons enfin de partir à l’assaut des aiguilles en chemin pour prendre un peu plus de hauteur…. et surtout de « fraicheur » !
 
Direction : « Les Tenailles de Montbrison »
Pour s’y rendre on emprunte un chemin plutôt sport mais qui nous amène à une splendide clairière traversée d’un cours d’eau où l’on peut parquer nos bahuts :
Nous passons une bonne nuit malgré l’invasion de mouches dans les camions et c’est par un mix de la voie « Une infinie patience » et de « L’éperon Renaud » que nous choisissons de gravir ces fameuses tenailles. Il nous faudra 1h30 de marche pour atteindre le pied de cette aiguille et partir à son ascension.
Joli « gaz » au milieu de la paroi
Premier bitard duquel nous avons dû descendre en rappel pour pouvoir continuer
Petit moment de panique à la vue de cette perturbation en approche…
Florence dans l’avant dernière longueur
La pluie s’est éclipsée, ce qui nous permet de profiter d’un bon soleil au sommet
A cause d’une climat mitigé et grâce à relais installé sur de gros bloc nous profitons d’un arrêt sommet pour se réchauffer le corps (mais aussi de la bonne connexion 4g qu’on y trouve pour répondre aux messages) avant d’entamer la descente en rappel très appréciable puisqu’il n’est nécessaire que d’un seul et unique rappel pour atteindre le sol, la suite de la descente se faisant en marchant… voire même en skiant dans les pierriers. Nous regagnons notre clairière pour étancher notre soif de cervoise et rassasier nos panses. Les plans évoluent et l’idée de rester plusieurs jours ici s’estompe pour laisser place à l’envie de profiter de la bonne fenêtre météo à la Dibona… Étape épique et attendue du voyage! Surtout pour Manu qui ne lui reste plus beaucoup de jours de vacances devant lui. Nous libérons au jour suivant cette divine clairière pour entamer la route vers les vertigineuses vallées de l’Oisans.
 
Deux courses en chemin pour se ravitailler, un plongeon dans les eaux glaciales du Vénéon pour se rafraichir et arrêt final au parking des « Étages », petit village aux routes d’accès très impressionnantes tant elles sont étroites et exposées au précipice. Pour une fois c’est à la fraiche qu’on se lève! La température a baissé mais surtout l’heure du réveil… 8h du matin et déjà à l’attaque de la marche d’approche qui représente 3h~3h30 selon la charge transportée.
Dibona en vue !
2 Litres de sueurs plus tard, nous atteignons le refuge du Soreiller vers 11h où ses 2700m d’altitude rendent la température tout à fait agréable sous ce cagnard de plomb. A peine un maté et un casse-croute avalés nous nous engageons sur les parois de l’aiguille divisés en 2 cordées, Cédric et Florence, Manu et Pyd. L’une dans la « Voie Madier (trad) et l’autre dans « Visite obligatoire », 400m à gravir avant la nuit soit 12 longueurs de 30m…
Manu assure dans son rôle de second de cordée
Florence et le refuge du Soreiller en contrebas
Arrivée simultanée des 2 cordée au sommet
Ambiance sommitale
Les lignes sont magnifiques et aériennes… Ce rêve suave d’atteindre le sommet de la petite aiguille que l’on voyait au loin ce matin, nous propulse à la cime et devient réalité vers 18h. Le temps de brailler quelques chansonnettes aux montagnes avoisinantes et nous descendons relaxé en un rappel et nous amène au départ de la marche retour. Autant dire que le stress de la descente en rappel (et ses fameux tirages de cordes taquins où l’on risque de coincer la corde selon la chance du jour) est plus facilement gérable. Et avouons que la descente en luge-cul fut très ludique !
Une bonne heure de marche retour et nous savourons un apéro bien mérité à l’arrivée au refuge. Nous essayons de ne pas trop ébruiter notre joie de cette journée bien remplie, car des clients-grimpeurs dorment déjà à l’heure où nous, commençons à peine faire la popote (comme dab). Les projets se discutent car la météo s’annonce pluvieuse pour demain, choix indubitable pour Pyd et Manu : « repos ! » mais une idée de grimper l’aiguille orientale du Soreiller titille Cédric et Florence.
 
Au petit matin l’hésitation règne toujours pour la cordée motivée… L’autre équipe, elle, profite pleinement d’étaler ses courbatures sur les bancs à l’extérieur du refuge, à boire du maté, manger et rigoler. Cedric et Florence se motivent lorsque les nuages matinaux s’estompent et s’embarquent dans « Voyage pour l’Orient« , jolie course de 400m débouchant au sommet de l’aiguille orientale du Soreiller. Malheureusement les perturbations reviennent et les arrosent à peine arrivés au deuxième relais… obligeant la cordée à rebrousser chemin.
 
Pas d’améliorations de climat en perspective pour les jours à venir d’après les informations de notre aimable Martine, gardienne du refuge, ce qui nous décide à réfléchir sur la suite de nos plans d’ascension… Ivana, étant partie visiter l’Italie pendant une semaine, a prévu de nous rejoindre afin de découvrir cet incontournable spot. Elle doit arriver le lendemain mais ne sait rien de la situation météorologique. Mais nous n’avons pas envie d’attendre sous la pluie. Voilà pourquoi dans l’après-midi nous laissons le camp et regagnons nos chers palaces roulants en prévoyant de revenir après la pluie…