Nous voici arrivés au précipice de notre imagination et de nos émotions… Les falaises du Cap Canaille ! Cette barre rocheuse et rousse procure une légère sensation de vertige à tous ceux qui s’approchent des abords. Et s’amplifie nettement à l’attaque du premier rappel car au Cap Canaille, on atteint le sommet avant même d’avoir enfiler les chaussons…
RAPPEL D’APPROCHE
Au contraire d’un sommet où l’on peine déjà pour en approcher le pied, cette barre s’accède frugalement en voiture ou pour notre cas en camion sur de beaux bélvédaires disposés tout le long de « la route des crêtes ». La marche d’approche est donc presque inexistante. Comptez un quart d’heure maximum pour accéder aux rappels si on ne se perd pas dans les chemins de sanglier qui semblent praticables à leurs entrées puis qui se resserrent comme un étaux sur nos jambes nues laissant de jolies griffures mémorables tant le maquis y est dense. Rarement plus de 3 rappels et on se retrouve au bas de la géante muraille rousse pour y attaquer ses lignes spectaculaires et déversantes.
Départ renversant en 5c/6a sur bacs dans la première partie du secteur du « Grand Draïoun »
Ce secteur surprenant est composé de 3 types de roche : Calcaire, Gré et Conglomérats pour finir. 2 longueurs en moyenne pour apprécier chaque style et varier la grimpe. On y trouve de tout (dièdre, fissures, gros dévers, dalles, passages finaux et aériens…) mais ce qui rend le moment jouissif c’est l’aisance à grimper dans les dévers, la diversité des couleurs et de pouvoir profiter d’une vue totalement délirantes à chaque relais.
ET LA CHALEUR EN ÉTÉ ?
Contrairement à ce que l’on peut penser, la grimpe au Cap Canaille en été n’est pas un ticket gratuit pour le sauna ni pour se payer une décompression explosive des pieds à chaque fin de longueur ! Il faut la jouer stratégique et regarder les orientations. En effet l’omniprésence du dévers sur cette muraille vous assure que le soleil ne viendra pas vous chatouiller avant 1h de l’après-midi, voire même 15h si l’on grimpe sur le flan ouest. Il faut tout de même se la bouger avant l’arrivée du soleil car sinon on ne prendra plus son pied ! A part pour tenter de le faire dégonfler entre ses mains pour pouvoir le rentrer en douceur dans le chausson qui se sera transformé en appareil de torture. La chance nous a majoritairement sourit et nous sommes sortis de chaque voie sans insolation.
Cédric et Manu se prennent le soleil en dernière longueur du « Poids du Papillon »
Cédric et Florence à l’attaque du pouding dans la splendide voie « Grazie Amico »
Ivana et le PYD dans la fabuleuse « Galet jade »
Ivy tentant d’enchainer le 7a+ en pudding… toujours avec le sourire !
Arrivée de l’équipe de choc au bélvédaire… Ready pour la sieste
DOUCEMENT LE MATIN, PAS TROP VITE L’APRES-MIDI
Le plus dur est de se lever tôt pour des noctambules comme nous. Il est vrai que la partie de pétanque du soir s’achève lorsque l’on arrive même plus à retrouver ses boules et que la cuisine gastronomique que nous nous imposons nous prend du temps le soir. Mais tout cela dans le but de faire découvrir à nos amis étrangers les qualités de la cuisine française. C’est donc rincés que nous sortons de grandes voies à canailles mais cela nous assure un après midi sieste à la plage pour un farniente de catégorie octogradiste… Et s’il reste un peu de jus, une session psychobloc au « Trou du Diable » à la Calanque de Figuerolles achèveront les derniers téméraires.
Cette session Canaille restera dans les anales tant en émotions, qu’en qualité culinaire, qu’en plaisir de grimpe et qu’en rigolades lors de nos parties de pétanques « sportives ». Toujours et à jamais pour moi personnellement : L’UN DES MEILLEURS SPOTS AU MONDE !
Nous terminons le dernier soir avec un autre groupe de personnes en Van, venus assistés au coucher de soleil au niveau du sémaphore du Cap pour fêter l’anniversaire d’un ami, où nous sommes très gentiment conviés et avec qui nous partageons boutades, champagnes et coucher de soleil féérique sur une mer de nuages :
Le soleil d’été ne nous a pas empêché de jouir de cet endroit somptueux mais la chaleur nous incite à embrayer et c’est en direction de notre prochaine destination que nous nous envoyons en recherche de fraicheur et de nouveaux défis…
A BIENTOT DANS LES GORGES DU VERDON