PETIT TOUR D’HORIZON…
Une heure de route depuis Marseille et nous voilà arrivés au centre du triangle d’or des Alpilles : Les Baux-de-Provence !
Avec son château du moyen-age taillé directement dans la roche calcaire du massif, c’est un lieu riche en histoire, culminant la région de la Crau et où la vue y est spectaculaire! Un secteur de grimpe furtif existe en ces lieux majestueux sous le nom de Dysneyland. Nous y faisons une brève halte histoire de purger un peu les voies fraichement équipées ainsi que nos bras.
Après une visite plutôt inédite des lieux (pétanque et urban climbing nocturne au chateau), nous focalisons notre attention sur les falaises qui ornent ce monument géologique et nous jetons notre dévolu sur la précieuse barre rocheuse de la Lèque située à quelques kilomètres de là, site plus connus sous le nom de la ville avoisinante :
FONTVIEILLE
DISCRÈTE MAIS COMPLÈTE…
En effet cette timide falaise de la Lèque offre une grande diversité de type de grimpe. Cachée par le vallonnement hasardeux de la chaine des Alpilles, la surprise est stupéfiante lorsque l’on arrive aux pieds des voies. Ce ne sont pas moins de 100 voies équipées qui permettent à l’escaladeur amateur ou aguerri de parcourir verticalement les galbes fantastiques de la roche, éparpillés sur les différents secteurs. Nids d’abeilles, dévers de molasse, dalle de calcaire compact, fissures, écailles, blocs coincés… tout ici a été étudié pour rendre l’escalade la plus ludique qui soit et dans tous les niveaux de difficulté. De quoi émoustiller notre appétit de grimpeurs gloutons.
A L’ASSAUT !
Un petit déjeuner bien envoyé sur notre camp de base avancé et nous arpentons le chemin d’approche terriblement long : 5 minutes ! C’est en longeant le pied de la falaise que l’on découvre peu à peu les secteurs et que le nombre de projets de voie devient exponentiel au fil des mètres parcourus… Il nous faudrait plus d’une semaine pour tenter toutes les lignes sur lesquelles nous venons de baver. Nous nous arrêtons donc au superbe secteur du « bloc penché » pour démarrer ce marathon d’ascensions.
Anthony dans « Mi-figue, mi raisin » / 7a+
Cédric dans l’incroyable « Tableau Noir » / 5c
PAUSE MATÉ !
Avec la présence argentine dans la team, nous intégrons à notre quotidien l’absorption en continu de ce breuvage appelé « Maté ». Boisson traditionnelle sud-américaine, préparée en infusant des feuilles d’herbe à maté avec de l’eau chaude. Le maté est un stimulant riche en caféine, il améliore la réactivité et les capacités de concentration et parait-il que sa consommation à long terme apporte plusieurs effets bénéfiques sur la santé. On le boit à l’aide d’une « bombilla » (paille métallique) qui filtre l’eau chaude à travers une tasse rempli de cette fameuse herbe à maté. Le goût est unanime ! Celui qui tente pour la première fois dira toujours la même chose : « Mais c’est dégueulasse ! »
Ce n’est qu’après l’ingestion de nombreux matés que l’on découvre son goût subtilement amer, neutre, proche de celui du foin. L’aspect ritualisant du partage du maté nous font passer rapidement du stade d’ignorant à celui de l’addict et c’est dès lors qu’il faut impérativement la gorgée de maté à peine redescendu de son envolée.
La grimpe au vallon de la Lèque laissera des séquelles émotives aux valeureux venus l’explorer. 2 jours de bataille dans ce spot mythique aux grimpes autant essoufflantes que délicieuses, ont été suffisants pour nous donner envie de revenir. Mais la liste du programme est longue et nous ne nous attardons pas plus car notre prochaine cible se situe un tantinet plus au nord :
VENASQUE
PAS DE BRAS, PAS DE CHOCOLAT !
Lorsque l’on arrive à Venasque depuis le sud, la première question qui nous vient est : « Où sont les falaises ? » Tant le site est boisé, on a du mal à discerner le rocher. Puis on s’aperçoit vite qu’il est présent partout et affiche des reliefs inédits tel ses empilement architectural d’assiettes plates aux dévers déconcertants ! Selon les secteurs les structures rocheuses donnent presque l’impression qu’elles ont été édifiées par des bâtisseurs. Le type de roche est identique à celui de Fontvieille : de la molasse. Plutôt compacte cette roche offre aux grimpeurs un entrainement idéal pour le maintien des plats et des bossettes, ce qui occasionnera le fumage hâtif des avants-bras de quiconque osant défier la forte gravité qui règne sous les surplombs de Venasque. Dans ce style se distingue le secteur du « Pied de l’Ascle » ou plus communément appelé « bord de route » car comme son nom l’indique, il se situe juste à coté du parking et de la route d’accès, ce qui en fait le spot de grimpe avec le moins de marche d’approche au monde ! que je connaisse…
Nous parcourons des voies absolument démentes tels que « Petite Marie » (6c+) ou « Misanthropie thérapeutique » (7b). Le dévers y est progressif avec plus ou moins constamment des bacs en forme d’assiette, c’est ludique, c’est fluide, c’est beau, bref, c’est du 200% KTL ! Mais jusqu’à quand? Le manque d’entrainement à ce type d’escalade nous épuise rapidement mais l’enthousiasme ambiant nous motive à persévérer le combat car nous prévoyons la visite du secteur Saint-Pierre pour le lendemain. Voilà de quoi bien terminer l’échauffement pour les participants de ce KTL Rock trip spécial EuRoP 2016. Un ou deux jours de repos ne seront pas démérités afin d’essorer nos muscles de l’acide lactique accumulé ici à Venasque et pour enfin repartir et nous diriger vers le fabuleux….
CAP CANAILLE