DÉBUT DES HOSTILITÉS
Passage par l’aéroport de Marseille pour récupérer une charmante correspondante Argentine. Première fois en Europe pour Ivana qui va être le témoin extérieur officiel de ce Rock Trip. Venue spécialement pour l’occasion, elle va suivre l’aventure durant 3 mois, faute de pouvoir obtenir un visa plus long.
FAUX DÉPART !
A peine sortis de l’aéroport nous nous dirigeons vers les falaises et ce n’est pas 15 minutes qui se sont écoulées que nous passons à coté d’un départ de feu sur le bord de la route des calanques de Niolon! Des voitures sont arrêtées et des gens contemplent le spectacle, impuissants devant les flammes qui jaillissent de l’amas de ronces desséchés, attisées par le mistral, gagnant du terrain! Nous nous arrêtons et je décide de prendre les devants dans l’attente des renforts officiels. En effet SPYDY (mon camion aménagé) détient plus de 60L de réserves d’eau. C’est donc avec le pommeau de la douche que nous jouons aux apprentis pompiers… 10 minutes après c’est un succès ! Le feu est totalement maitrisé et c’est en repartant que nous croisons la Jeep des pompiers… Mince! Nous aurions pu demander une faveur en échange de notre acte… comme un permis de pouvoir stationner la nuit dans le parc des Calanques (Chose prohibée depuis sa classification Natura 2000). Bref, nous continuons le chemin… après une détente dans cette ravissante calanque de Niolon. En route pour les… CALANQUES !!


ALPILLES OU CALANQUES ?
Étant donné notre passage à l’aéroport de Marseille nous en profitons pour modifier le parcours avant même qu’il n’ait commencé. Etant à proximité de mer, nous engageons donc le convoi en direction de Marseille pour aller tâter le mythique calcaire blanc et s’extasier devant les paysages délirants des Calanques. Quoi de mieux pour en mettre plein la vue à notre nouvelle venue d’Argentine? Nous faisons face à la pesante chaleur installée et décidons de commencer par une grande voie classique choisie stratégiquement pour rester à l’ombre toute la journée : la fameuse traversée « Bora Bora » couplé à la « Marie Jacqueline » dans la calanque de Morgiou. Choix plutôt judicieux pour révéler l’ambiance paradisiaque qu’il règne malgré une sueur prononcée sur les fronts à l’approche et notamment lors de la traversée du cap Morgiou en plein cagnard.


PÊCHE A LA CORDE !
Avisés du risque de chute de cordes dans l’eau au moment de tirer le rappel, nous nous armons de cette bonne vielle technique du fil de pêche que l’on attache au bout de la corde pour en gérer une descente sereine. Mais plutôt que d’emmener seulement la bobine de fil nous préférons directement la ramener avec la canne à pêche complète histoire de tenter notre chance aux relais dans le but de nous sortir quelques dorades !








5 HEURES APRÈS,
malgré que la pêche n’ait pas été fructueuse, l’escalade elle, a été excellente. Ca traverse tout du long, avec de légères ascensions et autres passages en descente qui vous laisseront des souvenirs ! Surtout si en prime votre leader a jugé inutile de clipper le point vous exposant à une potentielle chute sur du beau calcaire saillant! Mais bon, on serre le rocher devenu un peu gras avec le temps et le passage rabâché depuis son ouverture en 1974, et on évite de se laisser tomber. Nous sortons indemnes de corps mais émotionnellement nous sommes ivres. Ivres de l’ambiance gazeuse et liquide qu’imposent cette voie et des bières du bar du port de Morgiou rencontré sur le chemin du retour.
ET LE MISTRAL ÇA VOUS ARÊTE ?
On ne peut pas venir grimper dans les calanques de Marseille sans faire un crochet par la Grande Candelle. Ce n’est pas le point culminant des calanques mais l’éminence de ce sommet nous amène à la plus belle vue qu’on puisse avoir de ce royaume. Nous décidons de nous y rendre par une voie très classique « L’arête de Marseille« . On y accède depuis la faculté de Luminy, mais ce jour-là, il y a un mistral à déraciner le maquis. Or, est-ce judicieux de s’attaquer à l’ascension d’une arête alors que les rafales surpassent les 80km/h ? Et bien cette question, nous l’avons eu dans la voie même. Et ce n’était plus question de faire machine arrière après avoir sauté d’un pilier à l’autre. En effet la première longueur conduit au sommet d’une aiguille et induit le grimpeur à basculer sur le massif de la grande Candelle par un saut d’environ 1m. Selon le topo, la cotation de la voie ne dépasse pas le 6 mais la combinaison d’une ambiance aérienne et de bourrasques récalcitrantes nous obligent à serrer les prises tel qu’on le ferait dans le 7. Après donc ces émotions ventées nous prenons tout de même le temps d’apprécier le sommet qui s’avère protégé du vent si l’on se tient couché.







ET L’ÉTÉ IL EST OÙ?
Le vent ne cesse pas et achemine de plus en plus de nuages qui viennent s’essorer sur les calanques. L’été n’est toujours pas concrètement installé et c’est devant un tel spectacle que nous prenons l’initiative de lever le camp et rejoindre un endroit où la météo est plus clémente! Nous faisons donc rugir nos moteurs et nous prenons la direction de notre destination première :
le Massif des Alpilles

